vendredi, avril 06, 2007

Le TGV fait tomber un nouveau record



Une vitesse homologuée de 574,8 km/h : record battu, et largement, pour le TGV. La rame de l'exploit, baptisée "V150" - pour 150 mètres par seconde, soit 540 km/h - s'est élancée ce mardi à 13 heures depuis le point kilométrique 264 de la ligne à grande vitesse Est-européenne, dans le sens province-Paris, avant d'atteindre sa vitesse de pointe un quart d'heure plus tard, au point kilométrique 191. Le record précédent, 515,3 km/h, remontait à mai 1990.

Un exploit technique et industriel préparé depuis plusieurs mois avec une machine surpuissante. Peinte en noir, la "V150" avait été conçue spécialement : les deux motrices avaient vu leur puissance "gonflée", des moteurs supplémentaires avaient été répartis le long du train et les roues étaient plus grandes que sur un TGV normal, de façon à assurer de très hautes vitesses sans faire surchauffer les moteurs. Sur la ligne elle-même, la puissance électrique avait été fortement augmentée et la caténaire chargée d'alimenter le convoi renforcée, de même que le ballast.

Un commutateur moléculaire pour l'électronique

Une équipe de chercheurs germano-espagnols ont développé le plus petit commutateur électrique, au sein duquel le transmetteur de signal est une molécule.

Actuellement, l'objectif principal pour le développement des ordinateurs et autres appareils électroniques est: "de plus en plus petit, de plus en plus efficace". Aujourd'hui par exemple, la longueur d'un transistor en silicium ne dépasse pas 90nm et les futurs composants ne devraient pas être plus gros qu'une molécule. On parle alors "d'électronique moléculaire", à la frontière entre la physique quantique et l'électronique.

Le groupe de recherche, formé de jeunes chercheurs de Ratisbonne et de scientifiques de l'université de Madrid, a récemment réussi à simuler un circuit d'électronique moléculaire, dans lequel l'azobenzol (molécule organique) joue le rôle de commutateur électrique. La fondation Volkswagen soutient ce groupe de travail avec 960.000 euros.

Il existe différents isomères de l'azobenzol qui ont des propriétés différentes. Par exemple, ceux-ci réagissent différemment sous l'influence d'un champ électrique et c'est cette propriété que les chercheurs souhaitent exploiter en électronique moléculaire. Afin d'étudier les propriétés de conduction de la molécule d'azobenzol et de ses isomères, les physiciens de Ratisbonne effectuent des simulations informatiques complexes. Dans le modèle, la molécule est liée chimiquement à deux nanotubes métalliques qui agissent comme des nanoélectrodes. En appliquant une tension électrique, les charges peuvent alors traverser la molécule. Les simulations ont révélé qu'une modification de la structure moléculaire (induite par exemple par rayon laser de différentes longueurs d'onde) pourrait modifier complètement l'intensité du courant électrique et permettre ainsi de réaliser un interrupteur à l'échelle moléculaire. Ce phénomène est la conséquence des propriétés de l'azobenzol, qui sous l'action de la lumière polarisée vibre dans une seule direction.

Le Dr. Gianaurelio Cuniberti et son équipe projettent maintenant d'étudier l'efficacité et la stabilité de cet interrupteur moléculaire. Les résultats des premières expériences sont publiés dans la revue Nature Nanotechnology du mois de mars 2007.

Source: BE Allemagne numéro 326 (15/03/2007) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT